Scène 1 :
Le premier personnage est le fameux gardien du château
qui aujourd’hui traque les intrus à l’aide de son chien. Il est ici
seul et vêtu d’une chemise nouée jusqu’au col et d'une tunique mauve
représentant les armoiries du château. Il tient dans sa main un
chandelier et son visage horriblement défiguré se tord d’un rire à
pleins poumons devant les intrus qu’il vient de trouver… C'est-à-dire
vous !!
Scène 2 :
Viennent ensuite les squelettes
joueurs d'échecs. Leurs yeux ne brillent pas, contrairement à
aujourd'hui : il faut préciser que la scène est alors plus claire et
qu'on les distingue sans aucune peine. Le jeu d'échecs vaut le détour :
les pièces sont des os humains. Une petite musique se fait également
entendre.
Scène 3 :
La scène suivante est celle du
banquet : l'ensemble est bien éclairé de manière à apercevoir le souci
du détail sur les costumes. Sur la gauche, un hologramme rouge montre
un homme en perruque alterner entre son vrai visage et son squelette.
En haut, une rangée de fantômes regarde la scène.
Scène 4-5 :
Voilà
assurément un endroit que je n'oublierai jamais mais dont peu se
souviennent encore. L'enchaînement qui va être fait entre cette scène
et la suivante n'aurait jamais dû être modifié.
En effet, à cet
endroit du parcours (là où aujourd'hui une femme hurle et tombe suivie
par un crâne), se tiennent en 1987 trois soldats en costumes d'époque
(avec casques, culottes bouffantes, bref de vraies gardes suisses). A
leurs pieds se trouve une valise. Pourquoi donc ? Et bien aussi
surprenant que cela puisse vous paraître, il s’agit de trois
auto-stoppeurs, d’où la présence de la valise, totalement anachronique
par rapport aux personnages. En réalité, ces trois soldats sont le
pendant italien des trois auto-stoppeurs de la « haunted mansion » de
Disneyland Californie, inaugurée en 1969. Le décalage est énorme et
témoigne d’une grande autodérision.
Mais le plus important est
la réplique de ces trois soldats, beaucoup plus effrayante que la scène
en question. En effet, lorsque l’on passe devant eux, les soldats vous
lancent : « Nimm uns mit ! » (Emmenez-nous avec vous !).
A cet
instant, le wagon pivote et l’on se retrouve face aux miroirs. On
constate alors avec horreur que les spectres qui nous accompagnent sont
les cadavres des soldats que l’on vient d’apercevoir ! Et c’est là que
se fait entendre la fin de la réplique : « Wir fahren jetzt mit ! »
(Maintenant, nous voyageons avec vous !)
Ces soldats, encore en
vie lorsqu’ils voulaient s’échapper, ont donc trouvé la mort
entretemps, ce qui explique que leur esprit peuvent vous accompagner
pendant le reste du parcours !
Cet enchainement était donc particulièrement bien senti, et je n’aurai pour le moment aucun commentaire sur ce qui l’a remplacé.
Enfin,
le panneau de sortie de secours est, comme aujourd’hui, fixé à cet
endroit. Je le précise car j’ai toujours beaucoup ri en pensant que ces
personnages demandaient à s’échapper alors que la sortie était indiquée
juste derrière eux !
Scène 6 :
Après avoir passé les
miroirs qui représentent donc tous des soldats, un squelette se tient
dans l’embrasure d’une fenêtre entourée de lierre. Il porte alors une
robe de bure brune, comme un moine, et ne se lève pas encore. Il se
contente de tourner la tête à droite et à gauche et de lever sa main de
haut en bas.
Scène 7 :
La voilà la véritable
scène culte du train fantôme ! La scène du bal ! La musique est ici si
belle que de nombreuses déclinaisons en ont été faites (nouvelle
musique du hall d’entrée, remixes divers, chantée par la fille à la
fenêtre…). La toute première version de cette musique était encore
différente : bien que le thème fut le même, le rythme était un peu plus
lent et le son plus proche de celui d’un clavecin. Pour preuve, cette
vidéo :
(Vidéo 4)
http://fr.youtube.com/watch?v=Y0N6jbfLwpE&feature=relatedLe
squelette pianiste a à cette époque une classe monumentale : drapé d’un
long manteau noir et or, il porte une perruque blanche et ne fixe que
les touches, le tout dans une lumière verte.
Quand aux danseurs,
ils sont alors plus sobres qu’aujourd’hui dans leur tenue, sauf cette
fameuse licorne qui traverse les âges avec le même aspect.
Au plafond, le lustre ne tient que grâce au bras d’un homme qui d’ailleurs le fait dangereusement bouger.
Enfin,
deux personnages se font face sur les côtés de la piste de danse : d’un
côté, un bourreau chauve tenant une énorme hache se tient immobile dans
une lumière rouge. De l’autre, dans une lumière verte, un homme
enchainé regarde les couples danser.
A noter que les cages qui contiennent des membres humains n’existaient alors pas.
C’est
à mes yeux la scène qui traduit le mieux le contexte historique de
l’attraction, l’Italie de la Renaissance, avec son architecture, ses
codes vestimentaires et l’allure de ses divertissements
Scène 8 :
On
s’éloigne à présent du charisme de la noblesse pour constater que les
geôles et les salles de torture du château des Médicis ne chôment pas.
En effet, le ton est rapidement donné :
A
la place qu’occupe aujourd’hui l’homme électrocuté, se tient à l’époque
un superbe hologramme représentant le diable. Il apparaît et disparaît
dans une lumière rouge en prononçant ces mots : « Dies ist mein Reich,
und hier werdet ihr enden !! » (Ceci est mon empire, et c’est ici que
vous finirez !).
Lorsqu’il disparaît, un bruit très particulier se fait entendre, comme une grande expiration. Jugez plutôt:
(vidéo 5)
http://fr.youtube.com/watch?v=bbfvJOcFJbEA
côté de l’ami Belzébuth, on trouve une petite salle de torture dans
laquelle un homme, ligoté sur une table, se tord de douleur dans un
silence complet. Son torse se soulève sous le choc de façon
relativement crédible.
A ses côtés, un valet tient un membre humain, de la même façon qu’aujourd’hui.
Une énorme tête barbue se tourne de gauche à droite dans notre direction.
Sur
la gauche, dans une sorte de castelet, un homme défiguré brandit une
tête coupée en direction des passagers. Cet automate se trouve
d’ailleurs à présent dans le couloir qui mène à la stretch room, sur la
droite.
Scène 9 :
On découvre ensuite des forgerons qui
s’affairent devant ce spectacle atroce. Curieusement, il s’agit d’êtres
humains encore en vie, peut être forcés de travailler pour toujours
pour les maîtres de ce château. Ils constituent d’ailleurs l’une des
rares traces de vie du parcours et contrastent beaucoup, de par le
calme de leur visage, avec les autres occupants.
Dans le fond de
la pièce, une énorme araignée rouge portant une tête de mort sur son
dos, masque une poignée de squelettes occupés à faire tourner un
mécanisme. L’un d’eux est tombé à terre et l’araignée joue déjà avec
dans sa toile. A côté, un squelette tente de s’échapper du cachot où il
est enfermé.
Scène 10 :
Cette scène comporte une grande quantité de
squelettes, disposés de façon un peu anarchique. Juste après le cachot,
un squelette est enchainé à un pilier, deux autres se tiennent devant
une fenêtre donnant sur la cour.
Les malles qui s’ouvrent seules étaient déjà présentes.
Plus
loin, sur une banquette, deux squelettes s’échangent des regards
complices, et il semblerait que rien n’empêche les esprits de flirter
dans l’au-delà. Quant à la posture des personnages, je la trouve
extraordinaire : le squelette de gauche ne sait plus où se mettre tant
ce que lui dit l’autre l’intimide. Mais comme un squelette ne rougit
pas…
Scène 11 :
A cet endroit se tiennent les fantômes
musiciens qui finiront dans la descente vers la sortie en 1995. Leur
musique est alors la même, une pure cacophonie (remarquez, je voudrais
bien vous y voir, vous, jouer de la flûte sans tête !).
Dans le fond
de la pièce, on retrouve l’armoire qui finira juste après la salle de
bal. A l’époque, la main qui en sort tient un couteau.
Enfin, sur le
côté, une femme revient d’entre les morts en se relevant sur sa tombe.
Elle est éclairée par de la lumière noire qui rend très visibles ses
vêtements et ses cheveux. Sa façon de se relever est si brusque que
l’ensemble est assez effrayant.
Scène 12 :
Et
on pivote ! Difficile de faire plus sobre pour cette scène. On est
alors loin de s’imaginer qu’elle sera plus tard le théâtre d’un superbe
foutoir. Pour l’heure en effet, un cercueil s’entrouvre pour laisser
sortir le défunt qui revient à la vie. Sur son cercueil sont posés un
chandelier et un corbeau levant les ailes. Le décor représente une
chambre en désordre.
Sur la droite, la femme du défunt se redresse
vivement sur son lit, effrayée. Elle vient d’entendre un bruit de la
pièce où son mari a été veillé…et nous seuls connaissons son origine !
Vous
constaterez donc que ces éléments sont encore présents aujourd’hui mais
complètement noyés parmi une foule d’automates et de mannequins divers.
Entre
ces deux éléments, une grosse cloche gravée, couverte de toiles
d’araignées sonne au-dessus d’un puits dans le fracas de l’orage. Au
début des années 90, un pendu y sera attaché et c’est son corps qui
marquera alors les douze coups de minuit. Pour information, c’est ce
pendu que l’on retrouvera en 1995 dans la stretch room.
Scène 13 :
Les
portes sont enfoncées de l’autre côté par une force inconnue. Seule une
main décharnée dépassant de l’une d’entre elles laisse supposer que ce
qui va nous tomber dessus ne ressemble que de très loin a un être
humain. Sur la droite, rien ne se trouve à l’endroit où se tiennent
aujourd’hui les musiciens, si ce n’est quelques torches. En levant les
yeux au plafond, on aperçoit un monstre tendant les bras pour nous
sauter dessus. Son tronc rentre et sort d’une boîte noire pour donner
cette illusion de plongeon.
Scène 14 :
Et
pour finir, pas de salle de torture, de grille tombante ou de bourreau.
A cet endroit se tient un ogre gigantesque, horrible et portant une
grande perruque, un long manteau et un pantalon rayé. Sur son épaule
est perché un corbeau. L’ogre tient dans sa main non pas un simple os,
mais toute la colonne vertébrale ainsi que le crâne d’un squelette.
Pour vous donner une idée de sa taille, il se tient légèrement vouté
pour vous regarder droit dans les yeux, en se tournant de gauche à
droite pour voir les passagers partir et arriver. Il est éclairé par
une lumière à dominante rouge et pousse un rire puissant à votre
passage.
Pour l’anecdote, ce rire a été conservé : c’est aujourd’hui celui de la tête qui sort du plafond à la sortie de l’attraction !
Et
c’est ainsi que se termine notre voyage. Il faut encore descendre et
sortir. Le couloir qui mène à la sortie est vide et il faut pousser un
tourniquet pour se retrouver dehors, devant la statue de Neptune (et
pas Poséidon car nous sommes en Italie je vous le rappelle).
Aucun passage dans la boutique n’est alors prévu, cette boutique vendant à l’époque…des peluches !!
By geisterschloss-forever, un membre tout aussi passionné que moi, qui a pris le temps de rédiger ce fabuleu résumé!