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| L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) | |
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+6casper nitraM Steed Foolish Sintes CHaMo 10 participants | |
Auteur | Message |
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CHaMo Pauvre mortel
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Ven 18 Aoû 2006 - 23:43 | |
| Salut à tous ! Bien que récemment inscrit, je tiens à préciser que je suis depuis pas mal de temps ce forum qui se révèle passionnant. Toute comme l'attraction, dont j'ai adapté l'histoire qui arrive ci-dessous. Je vous avertis cependant que je suis assez irrégulier dans mes écrits mais je ne doute pas que j'aurais fini cette histoire d'ici deux semaines (enfin, j'suis assez optimiste). Enjoy now ! L'histoire de Phantom Manor Préface de l'auteurPhantom Manor est une attraction qui m'a toujours fascinée, moins pour son histoire que pour l'image type de la maison fantôme qu'elle représente. L'horreur, l'effroi, le surnaturel sont des valeurs ancrées au plus profond de cette attraction hors du commun. Ma première rencontre avec elle date de 1994, j'avais alors quatre ans. La peur qui m'étreignait le coeur à la seule vue de cette bâtisse sombre est indescriptible. Pourquoi donc cet effroi ? Avais-je déjà vu des films d'horreur qui se réflétaient dans ce manoir ? Ou était-ce rien que l'appelation « maison hantée » qui m'effrayait ? En compagnie de mes parents, je passais le portail de fer rouillé gardé par deux gardiens aux chapeaux hauts de forme, aux longs manteaux noirs et aux dents de vampires. L'un d'eux me dit qu'un petit garçon comme moi était courageux d'aller à la maison hantée. J'avais et j'ai l'esprit romanesque, et que l'on me dise courageux enhardissait ma témérité. Parvenu aux portes de bois du manoir, cette témérité baissa d'un cran et elle continua sur cette pente quand, entré dans le vestibule, une grave voix éraillée se mit à gronder. Les portes du manoir se fermèrent et la voix nous invita à rentrer dans une nouvelle pièce, une haute pièce décorée de quatre tableaux illustrant une jeune femme. Les murs se mirent à monter et monter, les tableaux s'agrandissaient et présageaient des malheurs pour la jeune femme. La voix me nargua. Il n'y a ni porte, ni fenêtre, alors par où sortir ? Les éclairs zébrèrent le plafond, le tonnerre gronda. Je me sentais coincé. J'avais peur, horriblement peur. Il me fallait sortir, à tout prix. Je hurlais, transis d'effroi, suppliant de quitter cette affreuse pièce. Au diable le courage ! Au diable la témérité ! la survie avant tout ! Des majordomes me firent quitter le manoir en compagnie de ma mère et nous fûmes contraint d'attendre mon père à la sortie de l'attraction. Je me sentais un peu lâche, certes, d'avoir succomber aussi facilement à ma peur mais j'étais grandement soulagé d'avoir échappé à ce qui était pour moi un terrible danger. J'eus une seconde chance de visiter Phantom Manor, à sept ans, en 1997, en compagnie de mon père. Je découvrais pour la première fois tout l'univers de cette maison hantée et je maudis ma témérité en même temps que ma peur. Car si cette fois, le courage ne m'eut pas fait défaut, la musique captivante et en même temps terrifiante continua à me hanter de nombreuses nuits suivantes. J'eus bien entendu l'occasion de visiter à nouveau cette attraction fascinante mais ce fut seulement à 16 ans, lorsque je fis pour la cinquième ou sixième fois ce parcours hanté, que je me mis à m'intéresser sérieusement à l'histoire de Phantom Manor. Utilisant cet outil formidable qu'est internet, je parcourus le net à la recherche de l'histoire de l'attraction mais à mon grand regret, je ne trouvais que hypothèses et suppositions. Le scénario officiel et incomplet fourni par Disney Land et qui accusait le père de la Mariée ne me plaisait pas et me paraissait complètement absurde, puisque dans mon ordre des choses, un père ne peut haïr sa fille or le Phantom, ce squelette à l'hilarité démoniaque, semblait vraiment détester la Mariée. Je fus pendant un moment séduit par la thèse de l'amoureux éconduit car il faut bien avouer que la trahison d'une personne aimée est sujet à la plus vile haine. Mais j'abandonnais cette idée car elle n'exploitait pas assez toute la tragédie de Phantom Manor. Quant à la supposition que le Phantom était la mère de la Mariée, cette idée intéressante m'amusa beaucoup mais mon machisme latent me tend à préférer des méchants masculins. Aussi, non mécontent ne pas adapter une hypothèse, j'ai décidé d'écrire l'histoire de Phantom Manor selon ma vision des choses. Prologue (story line officiel)Une ancienne légende indienne raconte que Big Thunder Mountain recèle de grandes richesses gardées par un oiseau, l'Oiseau Tonnerre et que quiconque tentera de s'approprier ces richesses déclenchera la colère de l'Oiseau qui ébranlera la montagne de ses battements d'ailes détruisant ainsi les pillards. Nous sommes en 1860 dans la petite ville de Thunder Mesa construite au pied de Big Thunder Mountain. Henry et Martha Ravenswood sont propriétaires d'un superbe manoir de style victorien construit dans ce qui est le quartier aisé de la petite ville. Ils ont fait fortune en fondant la Thunder Mesa Mining Co qui exploitait une mine d'or dans la montagne. Henry est également le patriarche d'une des familles fondatrices de Thunder Mesa. Leur fille devait se marier et la noce, grandiose, comme il se doit était en plein préparatifs. Des bruits couraient disant que le futur marié souhaitait vivre ailleurs avec son épouse et que Henry Ravenswood en était furieux. Mais la vieille malédiction indienne allait frapper. Un tremblement de terre déclenché par une explosion dans la mine secoua Thunder Mesa. Il fit au moins deux victimes, Henry et Martha Ravenswood. Après les obsèques, les fiancés décident de maintenir le mariage Pour une raison inconnue, le fiancé ne se présenta pas le jour du mariage. La Mariée, le coeur brisé s'enferma dans le manoir pendant des années du moins c'est ce que tout le monde pensait à Thunder Mesa. On pouvait l'apercevoir de temps à autre à une fenêtre, toujours vêtue de sa robe de mariée. Nul ne savait si elle était encore en vie ou déjà fantôme. Personne ne s'approchait assez pour en savoir plus et l'on commença à appeler la maison Phantom Manor. Ce n'est que longtemps après que les serviteurs de la famille, Jasper et Anna Jones réapparaitront à Thunder Mesa et raconteront leur histoire. Ils venaient de s'échapper du manoir. Durant tout ce temps, ils avaient été tenus prisonniers et terrorisés par des esprits et en particulier par un fantôme particulièrement malfaisant qu'ils pensaient être Henry Ravenswood lui même, courroucé par le projet de départ de sa fille. il l'avait tenue prisonnière jusqu'à la fin de ses jours. 1. La descendance d'Henry RavenswoodMonsieur Henry Ravenswood était un homme grand, imposant, massif et moustachu, et aussi le plus riche de toute la petite ville que formait Thunder Mesa. Cette modeste bourgade des Etats-Unis construite au pied de Big Thunder Moutain, un massif rocheux d'un rouge éclatant, était une véritable fourmillière où s'activaient mineurs, commerçants, escrocs, brigands et entraîneuses. Bref, Thunder Mesa était à son apogée, et cela grâce à Monsieur Henry Ravenswood et à son argent. Car si M. Ravenswood devait une partie de sa richesse à son mariage avec sa femme Martha, laide mais issue de la famille Ballard qui était une famille non moins aisée, l'autre partie était la conséquence de la Thunder Mesa Mining Compagny, fondée par Henry Ravenswood et exploitant une mine d'or trouvée par Henry Ravenswood lui-même. D'où l'activité des mineurs et de tout le commerce qui s'en suit. Monsieur Ravenswood, en plus d'être fier, était un homme vaniteux qui, pour montrer sa richesse, s'était fait construire un immense manoir sur une colline dominant tout Thunder Mesa. Savait-il alors que cette colline avait été un ancien cimetierre indien ? Difficile de le dire. Monsieur Ravenswood s'en serait bien moquer s'il l'avait su de toute manière, cela n'aurait rien changer à ses plans. Tout allait donc pour le mieux pour le maître de Thunder Mesa. La construction du manoir fut achevé en 1840, année à laquelle naquit quelques mois plus tard l'enfant d'Henry et de Martha Ravenswood... Un éclair zébra le ciel dans un terrible fracas de tonnerre. La chambre de Martha Ravenswood, qui en d'autres temps était chaude et acceuillante, paraissait froide et austère. La lueur des multiples bougies de cire ressemblaient à des flammes de l'enfer sur le papier peint rouge de la pièce. Martha poussa un cri de douleur. Elle était à moitié nue, sur son lit, les jambes écartées face à trois hommes qui s'activaient fébrilement autour d'elle. Une douleur horrible et malfaisante lui tiraillait les entrailles et tentait de s'en extraire avec force. Martha accouchait. - Je vois la tête, déclara le plus grand des trois hommes. Jasper, apportez-moi de l'eau. Le jeune domestique s'exécuta en sortant de la chambre pour aller chercher une bassine remplie d'eau. Le grand homme s'y lava les mains avant de reprendre son travail, malgré les hurlements de souffrance de Martha Ravenswood. - Quel malheur qu'Anna se soit trouvée grosse, grogna Henry Ravenswood en maltraitant sa grosse moustache noire. Ses compétences de sage-femme aurait pu nous aider. Jasper et Anna Jones, mari et femme depuis que cette dernière était tombée enceinte, étaient les plus fidèles domestiques des Ravenswood, bien qu'étant à leur service depuis un peu moins de deux ans. Quant au troisième homme, il s'agissait de l'apothicaire de Thunder Mesa appelé en urgence car on savait de lui qu'il avait suivi des études de médecine et qu'il était donc normal qu'il sache faire accoucher une femme. Martha hurla à nouveau avec toute la force que sa douleur pouvait lui donner. - La tête de l'enfant bloque, annonça gravement l'apothicaire. Il va falloir que je prodigue à une césarienne. Henry Ravenswood blémit. Il avait déjà entendu parler de ce genre intervention, consistant à extraire le nouveau-né par une incision de la paroi abdominale et de l'utérus. Peu de femmes en réchappaient, qu'elles meurent à la naissance ou par les suites d'une infection abdominale. Monsieur Ravenswood frémit à voyant le bistouri que brandit l'apothicaire, aussi préféra-t-il se retourner pour ne pas voir l'opération. Mais les cris de sa femme le contraignirent à fuir la pièce pour le couloir, où il alluma sa pipe et se mit à fumer frénétiquement. Une éternité semblait s'écouler à ses yeux, rythmée par les hurlements effroyables de sa femme. Enfin, ces cris insurportables s'arrêtèrent. Jasper vint chercher Monsieur Ravenswood pour l'amener dans la chambre. A peine entrer dans la chambre , Martha, allongée sur le lit, au bord de l'inconscience, le supplia en un murmure : - Je ne veux plus avoir d'autres enfants Henry... plus jamais d'autres... Et elle perdit connaissance. L'apothicaire confia à Monsieur Ravenswood que sa femme allait s'en sortir. Puis il l'invita à venir voir son enfant. Monsieur Ravenswood prit le nourisson dans ses bras avant de s'exclamer soudainement : - Dieu que cet enfant est laid ! Et il le laissa tomber. - Vous êtes si belle Mademoiselle Ravenswood. Mélanie Ravenswood, la fille d'Henry Ravenswood, née en 1840, dévisagea son reflet dans le miroir de sa coiffeuse. C'était une belle jeune femme âgée d'une vingtaine d'années, à la longue chevelure rousse et bouclée, au teint blanc et frais comme la rosée du matin, et aux yeux d'un bleu éclatant semblable à ce bleu si riche qui forme la couleur du fond des océans. Elle avait la taille svelte et attirante, des mains blanches et délicates, et elle possèdait par dessus tout une gentillesse sans pareille. Anna Jones, la domestique, était occupée à coiffer la chevelure si soigneuse de Mélanie. - Vous me cajolez toujours comme un bébé Anna, rouspéta légèrement Mélanie dans un sourire. - Je ne fais que dire ce qui est vrai Mademoiselle, dit Anna. Vous resterez pour moi la plus belle enfant que Dieu ait jamais créé. - Voyons Anna, il n'y a que les mères pour dire ça de leurs enfants, répondit Mélanie gênée. La domestique eut une sorte d'hésitation, comme si elle retenait une réponse qui menaçait de surgir du bout de ses lèvres. - Veuillez m'excuser Mademoiselle. Il faut dire que durant ces vingt années à vous servir, vous avez été pour moi l'enfant perdu durant ma fausse couche. Pardonnez-moi si je vous offense mais je me considère un peu comme votre mère. Au travers du reflet du miroir, Mélanie regarda Anna. C'était une bonne femme d'une quarantaine d'années, blonde et avec des tâches de rousseur. Mais elle possèdait néanmoins un certain charme et il était vrai que sous certains angles, son visage ressemblait étrangement à celui de Mélanie. - Si nous avions eu le même âge, on nous aurait pris pour des soeurs, remarqua Mélanie. Anna ne répondit pas à cela. Elle paraissait troublée et gênée. - Quelque chose ne va pas Anna ? s'inquiéta Mélanie en fronçant les sourcils. - Ce n'est rien Mademoiselle, répondit la domestique, c'est juste ce mariage qui me rend anxieuse. - Je dois à la vérité dire que moi aussi je suis un peu inquiète, avoua Mélanie en rougissant. - Ne vous en faites Mademoiselle, la rassura Anna, vous vous aimez l'un comme l'autre. Ça ne peut être qu'un mariage heureux. Voulez-vous une barrette dans vos cheveux ? - Oui, répondit Mélanie, il faut que je sois du plus bel effet pour le dîner de ce soir. La domestique se pencha sur la coiffeuse pour prendre une barrette d'or quand son regard s'arrêta sur le portail du manoir, visible depuis la fenêtre du boudoir. - Mademoiselle, votre fiancé arrive. Mélanie se leva d'un bond en se précipitant vers la fenêtre. Un homme en costume élégant parlait au portier qui tenait le portail. - Mon Dieu ! Déjà ? s'exclama Mélanie mi-joyeuse, mi-alarmée. Et je ne suis pas encore prête ! Vite Anna, activez-vous donc ! Suite au prochain numéro [i]
Dernière édition par le Mer 1 Nov 2006 - 19:54, édité 1 fois | |
| | | Sintes Fantôme prisonnier du manoir
Age : 37 Nombre de messages : 1495 Localisation : France Date d'inscription : 30/04/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Sam 19 Aoû 2006 - 19:00 | |
| Ben dis-donc pour un nouveau c'est plutot pas mal ! Bienvenue a toi ! | |
| | | CHaMo Pauvre mortel
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Sam 19 Aoû 2006 - 23:00 | |
| Merci Sintes Et voici sans plus attendre le chapitre 2 : 2. La colère d'Henry RavenswoodLe fiancé de Mélanie était un jeune homme d'une demi-dizaine d'années plus vieux qu'elle, employé à la Thunder Mesa Mining Cie. Ce fut d'ailleurs grâce à la visite de Mélanie dans la mine qu'elle le rencontra. Le jeune homme n'était alors qu'un simple chauffeur de train mais il était débrouillard et avait le sens des affaires, ce qui lui avait valu de se faire remarquer par Monsieur Ravenswood qui lui donna sa chance. Aussi ce dernier ne fit aucune difficulté face à l'amour naissant entre ce jeune homme et sa fille, pas plus que pour le mariage. Le fiancé avait été depuis invité régulièrement à dîner par les Ravenswood, à la plus grande joie de Mélanie. Le dîner de ce soir n'était en soi pas nouveau ni exceptionnel, bien que chaque moment passé ensemble soient exceptionnels pour deux personnes qui s'aiment. Les convives, à savoir Monsieur, Madame et Mademoiselle Ravenswood ainsi que le fiancé de cette dernière, parlèrent de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, de la Thunder Mesa Mining Cie et du mariage. Le sujet de « l'après-mariage » arriva en même temps que le dessert, qui était des granités à la menthe. Monsieur Ravenswood annonça que tout avait été fait en sorte pour que son manoir puisse acceuillir les jeunes mariés et leurs futurs enfants. - Monsieur Ravenswood, commença le fiancé gêné, j'apprécie beaucoup tous les bons soins que vous prenez à organiser notre mariage mais nous avions prévu avec Mélanie de quitter Thunder Mesa. Monsieur Ravenswood manqua de s'étouffer avec ses granités. - Comme cela ? s'énerva-t-il. Quitter Thunder Mesa ? Mais vous n'y songez pas malheureux ! Et la mine ? Et la compagnie ? Et le manoir ? Qui l'habitera quand Martha et moi serons de l'autre côté ? - Nous y habiterons monsieur, lui répondit simplement le futur gendre. Mais voyez-vous, avec Mélanie, nous n'avons connu de toute notre vie que Thunder Mesa. Nous avons besoin de nouveaux horizons, de nouveaux paysages. Nous ne pouvons nous soustraire qu'à ce simple échantillon de monde que nous offre notre bonne petite bourgade. - Mais vous êtes fou ! tempêta Monsieur Ravenswood. J'ai bâti votre avenir ici ! Tout votre futur est ici, écrit, construit ! Vous refuseriez donc l'immense fortune que je vous offre ? - Désolé Monsieur Ravenswood, dit sèchement le fiancé. J'ai pris cette décision avec Mélanie et elle est d'accord. - Est-ce vrai ? demanda durement Monsieur Ravenswood en se tournant vers sa fille. Mélanie fit un petit hochement de tête. Monsieur Ravenswood fulmina, poussa un juron qui choqua sa femme, et quitta la salle à manger en jetant violemment sa serviette sur la table. Dans un soupir, Martha conseilla au fiancé de partir. C'en était assez pour ce soir. Mélanie raccompagna tristement son fiancé jusqu'au vestibule d'entrée. - Ne vous en faites, le rassura-t-elle. Il lui prend assez souvent de ces colères quand une chose ne lui convient pas. Mais il sait pardonner. Demain il n'y paraîtra plus, je vous le promet. - Vos paroles, mon aimée, me réchauffe le coeur, répondit le fiancé. J'avais craint de ne plus être estimé par votre père. Il se pencha pour lui baiser le front. Pendant un instant, il lui vint une idée audacieuse. Rester ici, rester avec Mélanie, cacher dans sa chambre, dans son lit et n'en sortir qu'au petit matin. Bien que la séduisant, Mélanie rejeta doucement la proposition de son amour. Il ne fallait pas consommer le mariage avant qu'il n'est lieu. Après un long instant d'hésitation, le fiancé partit avec un dernier baiser de Mélanie. Pour aller jusqu'à sa chambre, Mélanie devait emprunter un couloir qui menait aussi au bureau de son père. La porte de cette pièce était légèrement entrouverte quand Mélanie passa. Elle entendit des cris de colère, si propres à ceux de son père, en provenir et, curieuse, elle glissa un oeil par la petite ouverture. Sa mère était assis sur un fauteuil de velours rouge et pleurait à chaudes larmes. Son père fait les cent pas, tempêtant, fulminant, brandissant un papier semblable à une lettre qu'il jeta au feu. - Il ne pourra pas survivre sans ressource ! criait-il. Il en est incapable ! S'il fait ainsi, il court à sa perte ! Mélanie se doutait bien que son père avait encore en travers de la gorge l'annonce de son fiancé. Mais dire que elle et lui étaient incapable de se débrouiller sans son père l'indignait profondément. Aussi, sur un coup de sang, elle prit le parti de se révéler. Elle ouvrit la porte en grand et pointa un doigt accusateur sur son père. - Nous sommes très bien capables de nous débrouiller sans ton argent Père, déclara-t-elle. Nous nous en sortirons, avec ou sans toi. Et elle courut se réfugier dans son chambre, laissant son père avec un visage blême et sa mère incrédule. | |
| | | Foolish Explorateur effrayé
Age : 42 Nombre de messages : 220 Localisation : Pas loin de Disneyland ;) Date d'inscription : 22/06/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Mar 22 Aoû 2006 - 10:19 | |
| Trés bien écrit et WELCOME | |
| | | CHaMo Pauvre mortel
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Jeu 24 Aoû 2006 - 17:53 | |
| Merci Foolish Voici sans plus attendre le chapitre 3, qui nous rapproche un peu plus de la fatidique journée : 3. Henry Ravenswood Il était coutume au Manoir et à Thunder Mesa d'appeler Leota Toombs Madame Leota. L'une de ces raisons était que personne ne savait si Toombs était son vrai nom, aussi était-il plus commun de l'appeler Madame Leota. L'usage du mot « madame » était en soit parfaitement ridicule puisque Leota Toombs n'avait jamais été mariée. Mais c'était ainsi que l'on nommait une vieille fille, ce qu'était Leota, au XIXème siècle. Mais que l'on ne se méprenne pas. Mme Leota avait conservé un teint de jeune fille et, ses attitudes de bohémienne et son maquillage trop poussé ne la dénuaientt pas d'un certain charme. Elle avait plus précisément cet accent à la fois chantant et languissant, roulant les « r », qui, associé à une voix sensuelle et hypnotisante, avait attiré plusieurs hommes dans son lit. Mme Leota était né en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans, d'une relation extra-conjugale entre une bohémienne diseuse de bonne aventure et d'un notable nommé Gracey. Ce dernier refusa de reconnaître l'enfant et chassa rudemment la mère de Mme Leota. La bohémienne alla se réfugier à Bâton-Rouge où sa fille apprit les arts vaudou et ceux de sa mère. Elle pratiqua des séances de spiritisme et elle participa aussi à plusieurs messes noires dont elle présida certaines. Ce fut durant cette période qu'elle apprit le français et qu'elle domestiqua, on ne savait comment, un corbeau qui terrorisait les passants par un simple croassement. Pour une raison inconnue, elle quitta la Louisiane et partit s'installer à Thunder Mesa où elle fut tout de suite embauché par Monsieur Henry Ravenswood. Certains disaient que Mme Leota était venu s'installer à Thunder Mesa car elle avait entendu comme tout le monde l'appel de l'or. D'autres disaient que M. Ravenswood lui-même était venu la chercher. Quoique il en soit, M. Ravenswood était un homme très superstitieux et Mme Leota le servait parfaitement. Elle en était devenue une amie, une confidente. Si beaucoup la critiquait, dont Mme Ravenswood elle-même, Les prédictions de Mme Leota se sont le plus souvent révéler exact. Le fiancé de Mélanie était sorti après un dernier baisé à son amour. Il traversa le long jardin des Ravenswood plongé dans la nuit, plongé dans l'obscurité ambiante et agressive. Il dépassa le portail qui était devenu sombre et dont les statues se révélaient maintenant menaçantes. Les petites anges étaient devenus de petits démons. Une main agrippa soudainement le bras du fiancé tandis qu'une voix lui soufflait dans l'oreille : - Est-ce que ce beau jeune homme oserait raccompagner une frêle femme jusqu'à son logis ? Le fiancé tourna la tête et sourit à Mme Leota. - On me dit galant et courageux, répondit-il. J'ose. Mme Leota se rapprocha de lui et se blottit contre son bras. Ce petit manège durait depuis un certain temps, le fiancé en avait pris l'habitude. Pour une raison qu'il préférait ignorer, Mme Leota avait commencé à s'intéresser à lui et ils devinrent rapidement amis. Le fiancé se confiait à elle et elle l'écoutait. Elle lui prodiguait des conseils et parfois des amullettes « pour contrer le mauvais sort ». C'était une grande amie aux yeux du fiancé. Trop grande peut-être... - Le mariage avance à grands pas, lui sussurra-t-elle à l'oreille. N'es-tu point anxieux ? - J'attend ce jour avec impatience au contraire, répondit le fiancé. Il tourna vivement son visage vers elle, une lueur enfantine et d'espoir dans le regard. - Vous qui voyez l'avenir, commença-t-il, comment sera mon mon mariage ? Mme Leota le regarda avec de grands yeux avant de lui faire un petit sourire complice. - J'ai dit à M. Ravenswood que ce sera un mariage réussit, répondit-elle avec un air malicieux. - Mais ? - Il vaut mieux dire à votre futur beau-père ce qu'il souhaite entendre. Mais la réussite de ton mariage dépend entièrement de toi.(Elle prit soudainement un ton de confidence, son regard s'était enflammé.) Sache alors que, si jamais la nuit tombe, si jamais l'obscurité vient en même temps que la solitude, je serais là, auprès de toi, fidèle... Elle posa sa main pâle sur le torse du fiancé. Ce dernier comprit que ce simple geste signifiait bien plus ce que toutes les paroles du monde n'auraient mieux su l'expliquer. Il le suspectait déjà mais préférait l'ignorer. Mais maintenant, il y faisait face et il lui fallait répondre. - Mme Leota, commença lentement le fiancé gêné en retirant doucement la main de Mme Leota, j'aime Mélanie, je l'aime profondément. Et tous vos sortilèges ou vos charmes ne sauront changés mes sentiments. Peut-être que si les choses avaient été différentes, peut-être... Mais en ces temps, je préfère nous voir amis plutôt qu'amants. Mme Leota dégaga vivement sa main, les yeux révulsés. Pour une raison qu'elle ignorait, sa vue se brouilla. Portant ses mains à ses yeux, elle sentit des larmes couler. Un serpent sournois étreignait son coeur et le serrait encore et encore. Le fiancé tendit une main vers elle, Mme Leota recula et, lui tournant les talons, s'enfuya au plus profond de la nuit. Pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi se sentait-elle ainsi brisée ? Il n'était pas le premier homme à avoir refuser ses charmes. Mais ce n'était pas ses charmes qu'elle avait proposé, c'était son amour. Quelle sotte ! Elle avait avoué trop violemment. Toute sa capacité à manipuler les gens s'était effacée face au fiancé. C'était injuste ! Et tout cela était de la faute de cette Mélanie. Si elle n'avait pas existée, ce serait Mme Leota qui se marierait avec le fiancé. Parfois, Mme Leota songeait sérieusement à la tuer. Ses rêves lui montraient Mélanie, dévorée vivante par des insectes ou un monstre marin, sauvagement torturée par un cadavre ou chutant dans une cacasde d'eau, écrasée contre les rochers. Oui, il valait mieux que Mélanie soit morte. Si la fille de M. Ravenswood mourrait, le mariage n'aurait pas lieu, et le fiancé serait tout à Mme Leota. Dans sa fuite désespéré, traversant une rue de Thunder Mesa, Mme Leota se heurta à un grand homme en manteau, cape et chapeau haut de forme noirs, portant une petite caisse de bois, qui la fit tomber sans le faire exprès. Tandis que ce grand personnage l'aidait à se relever, Mme Leota poussa un cri d'effroi en apercevant le visage de l'homme. Ce dernier sourit. - Veuillez m'excuser si je vous ai fait peur, dit-il gentiment, ce n'était mon intention. Il avait une belle voix grave, un séduisant murmure envoûtant et à la fois terrible. Cette voix caressait les esprits, les enveloppait, les emportait. Cette voix était si belle, si boulversante, si fantastique qu'elle en était terrifiante. Ce fut sans doute ce fascinant mélange de beauté et d'horreur qui séduisit Mme Leota et qui l'amena à suivre le propriétaire de cette voix. - Vous n'êtes pas d'ici, remarqua Mme Leota en voyant les vêtements poussérieux de l'homme, ce qui indiquait qu'il avait dû faire un long voyage. - Vous êtes observatrice, mademoiselle ? - Madame, rectifia Mme Leota, Madame Leota. - Madame ? s'étonna l'homme. Une si charmante personne telle que vous serait donc déjà mariée ? - Non, répondit-elle tristement, mais c'est ainsi que l'on m'appelle en ces lieux. Et vous ? Qu'elle est votre nom ? L'homme leva son chapeau et fit une longue révérance. - Je me nomme Henry Ravenswood, pour vous servir. Mme Leota tiqua. Cet homme devait être un autre Ravenswood, au même titre qu'ils existaient des Smith différents ou des Washingtons différents. Ou alors devait-il faire partir de la famille Ravenswood de Thunder Mesa, bien que son prénom soit le même que le propriétaire du manoir. Ou bien alors cet homme devait être fou. Afin d'éviter de le confondre avec le vrai M. Ravenswood, Mme Leota décida d'appeler son homme Monsieur Henry. - Vous n'êtes pas le seul Ravenswood de ces lieux monsieur, se moqua gentiment Mme Leota. M.Henry la regarda droit dans les yeux. Mme Leota en eut froid dans le dos. - Je cherche justement les Ravenswood, répondit-il. Auriez-vous l'obligance de m'y conduire ? Mme Leota hocha la tête et l'amena dans le manoir. Si M. Henry cherchait les Ravenswood, c'était parce qu'il devait faire partie de la famille. M. Henry s'arrêta face au portail, levant ses yeux écarquillés vers la bâtisse blanche qui brillait comme un fantome au clair de lune. Il reprit sa marche et alla jusqu'à la porte d'entrée. Mme Leota l'avait discretèment suivi. Alors que M. Henry s'apprêtait à tirer la cordelette reliée à une petite cloche, qui servait à avertir les domestiques d'un visiteur, il entendit une voix chanter. Reculant, cherchant la source de cette voix, il contourna le manoir sur sa droite. Escaladant avec une facilité déconcertante le tuyeau qui relit la goutière au sol, M. Henry arriva sur le balcon du premier étage et regarda furtivement à la fenêtre. Il y vit la plus belle femme qui lui fut jamais donné de voir, assise devant sa coiffeuse, en train de retirer tous ses bijoux tandis qu'elle chantait une berceuse. Voyant que Mme Leota était parvenue à le suivre jusque sur le balcon, il lui demanda vivement : - Qui est-ce ? - Mélanie Ravenswood, la fille d'Henry Ravenswood, l'informa Mme Leota dans un souffle.Elle doit se marier d'ici peu. Elle respirait difficilement. L'escalade du balcon l'avait épuisée au possible. « Mélanie Ravenswood, murmura M. Henry pour lui-même. Si belle... si fraîche... si pure... Nous sommes si différents... Nous sommes même opposés... Elle a la beauté, elle a la richesse, elle a l'amour... Elle a tout et moi je n'ai rien... Quelle douloureuse injustice je découvre là... Quelle douloureuse vengeance je lui prépare.» Mme Leota leva la tête au mot « vengeance ». M. Henry le remarqua et sourit. C'était un sourire sinistre, presque sadique. - Vous n'aimez pas Mélanie Ravenswood n'est-ce pas ? devina M. Henry. - Non... elle m'a pris quelque chose à moi aussi, répondit amèrement Mme Leota. M. Henry hocha la tête. Il ne chercha pas à savoir la raison de l'amertume de Mme Leota, pas plus qu'il n'avait chercher à savoir pourquoi elle pleurait quand il l'a rencontré. Il n'avait pas besoin de plus de précisions. Tout avait été dit sans une seule parole. M. Henry descendit du balcon et aida Mme Leota à en faire de même. Puis il posa à terre la petite caisse de bois qu'il avait porté durant tout le temps qui avait passé et l'ouvrit. Mme Leota crut d'abord que la caisse contenait un véritable crâne humain mais elle se rendit finalement que ce n'était qu'un masque que mit M. Henry. - Vous ressemblez à un mort, dit Mme Leota en contemplant M. Henry paré de son masque. - Ce que j'ai toujours été, répliqua M. Henry. Appelez-moi maintenant... le Phantom.
Dernière édition par le Dim 29 Oct 2006 - 23:47, édité 3 fois | |
| | | CHaMo Pauvre mortel
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Dim 27 Aoû 2006 - 15:46 | |
| Je vois que je créé l'événement le chapitre 4, la mort de Monsieur Ravenswood, est en cours de rédaction, il arrive bientôt. | |
| | | CHaMo Pauvre mortel
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Dim 27 Aoû 2006 - 18:27 | |
| Devant le succès auquel je fais fasse (ironie quand tu nous tiens), voici comme promis le quatrième chapitre :
4. La mort d'Henry Ravenswood
Monsieur Ravenswood avait cette habitude depuis qu'il avait découvert le filon, celle de descendre dans les mines de sa société. D'une part pour vérifier que le travail était bien fait. D'une autre cela permettait de se faire bien voir par ses employés. M. Ravenswood s'amusait même à piocher avec eux. Mais aujourd'hui était différent. On s'apprêtait à ouvrir un nouveau conduit par dynamite et M. Ravenswood était là pour l'inaugurer en allumant la mèche.
Martha Ravenswood avait cette habitude depuis qu'elle habitait Thunder Mesa, celle d'aller faire elle-même ses courses. D'une part parce qu'elle ne faisait pas confiance aux domestiques pour choisir de bons produits. D'une autre parce que cela lui permettait de se faire bien voir par les citadins. Mais aujourd'hui était différent. Elle s'apprêtait à aller voir le révérand Jared Bates pour mettre au point les préparatifs du mariage de sa fille.
Mélanie Ravenswood et son fiancé avaient cette habitude depuis qu'ils s'étaient découvert, celle de se voir dans le kiosque du jardin du manoir, profitant de l'absence des parents de Mélanie. Pour la seule et unique raison qu'ils s'aimaient passionnement, sans soucier ce que pensaient les autres d'eux. Mais aujourd'hui était différent. Le fiancé s'apprêtait à offrir à Mélanie un bijou qu'il avait fait lui-même, en y mettant tout son coeur.
Big Thunder Moutain était un véritable gruyère rocheux, où s'y activitaient un peu moins d'une centaine de mineurs, piochant, ramassant, poussant ou tirant des wagonnets, à la recherche de la moindre pétite d'or. Le long et étroit tunnel, situé profondément dans la montagne, où un nouveau conduit allait ouvrir était rempli de mineurs qui avaient abandonné leur tâche pour assister à l'inauguration. Un petit podium de bois avait été dressé pour que M. Ravenswood fasse son discours. La dynamite était posée derrière lui, la mèche prête à être allumée.
L'église de Thunder Mesa était une jolie petite bâtisse de bois blanc au toit de tuiles rouges. Non que les habitants de Thunder Mesa soient plus superstitieux que croyants, ils appréciaient cette église et son révérend. Révérend d'autant plus apprécié puisqu'il fermait les yeux sur la prostitution (ou l'ouvrait parfois mais dans un cadre différent de Dieu) ou tout autre trafic douteux et parlait de manière compréhensible de sorte qu'il touchait au coeur le plus rustre de la ville. C'était un homme sage, tolérant, serviable et aimant. Il était aimé de tous et il s'entendait tout particulièrement bien avec Martha Ravenswood. Les mauvaises langues, dont les domestiques qui étaient témoins des disputes conjugales ou des prostitués jalouses , disaient que ces deux personnes entretenaient une relation. Bien qu'on l'eut rapporté à M. Ravenswood, celui-ci n'y portait, semble-t-il, pas attention. Mais personne n'osait dire de lui que c'était un cocu, moins parce que tout ceci n'était qu'une rumeur qu'à cause de la peur de la colère de M. Ravenswood. Le révérend acceuilla Mme Ravenswood chaleureusement avant de la conduire dans la petite salle qui lui tenait lieu à la fois de bureau et de chambre.
Le kiosque avait été construit à la demande de Mme Ravenswood qui souhaitait y prendre son thé les jours d'été. Mélanie y avait joué enfant. Il était construit d'un bois rouge flambant, de tuiles bleus et de vitres décorées un peu à la façon de vitrails. Une petite table et des chaises étaient dressés à l'intérieur. Mélanie et son fiancé y prenaient le thé, se racontant ou chuchotant les dernières histoires ou ragots rapportés. Coupant soudainement court à la conversation, le fiancé mit un genou en terre, à la manière d'un chevalier à sa princesse, et sortit un petit coffret rectangulaire qu'il tendit en l'ouvrant à Mélanie. Cette dernière poussa un cri de stupeur.
« ... L'avenir, énonça M. Ravenswood, c'est une notion auquel je crois. Ce conduit va nous rapporter de l'or, du travail, de l'argent, et surtout un avenir ! »
« Qui pensez-vous mettre en demoiselle d'honneur ? demanda le révérend de Thunder Mesa. - Hé bien... ma fille avait songé à Anna Jones, une domestique qui s'est occupée d'elle, répondit Mme Ravenswood. »
« Ce collier est magnifique ! s'exclama Mélanie en contemplant le pendentif doré en forme de coeur incrusté d'un rubis étincelant. Tu es fou, il a dû te couter une fortune ! - L'amour que je te porte vaut bien que j'y consacre une fortune, répondit le fiancé n'osant être vaniteux en révélant qu'il l'avait fabriqué lui-même. » Il prit le collier et attacha la chaînette d'or au cou de Mélanie. « Que ce pendentif soit le témoin garant de notre amour. » Ils s'embrassèrent.
«... Nous avons tous ce souci en tête, déclarait M. Ravenswood, bâtir un avenir pour nos enfants. Je vous considère tous comme mes enfants et aujourd'hui, je vous bâtis un avenir ! » Le discours fut un triomphe. Les mineurs applaudirent frénétiquement et acclamèrent leur patron. Des sifflements retentissaients, certains dansaient même. Un sourire de vainqueur sur les lèvres, M. Ravenswood gratta une allumette et se retourna pour se saisir de la mèche. C'est alors qu'il se rendit compte que cette dernière était déjà allumée. Une petite flamme la parcourait en un grésignement aïgu et rapide. La mèche monta, grimpant le mur, évitant la dynamite qui aurait dû servir à ouvrir le conduit. La mèche se scinda soudainement en plusieurs autres mèches et de multiples flammes grésillantes se mirent à parcourir le plafond jusqu'à des bâtonnets de dynamites accrochés on ne savait comment. - Tout va exploser ! s'écria un mineur. - Le plafond va nous tomber sur la gueule ! hurla un autre. La panique s'empara de la foule. Deux hommes empoignèrent rapidement M. Ravenswood par les bras pour le mener vers la sortie le plus vite possible. Les flammes grésillantes n'étaient plus qu'à quelques centimètres de la dynamite. Bousculé par les mineurs, subitement lâché par les deux hommes qui le tenaient auparavant, M. Ravenswood tentait de se frayer un chemin vers la sortie. Plus que cinq centimètres. La panique avait dégénéré en une lutte sans merci. Un mineur, frappé à la tempe, tomba au sol inconscient, entraînant dans sa chute M. Ravenswood. Trois centimètres. Se relevant, M. Ravenswood continua s'avancer, quitte à donner des coups pour s'en sortir lui aussi. Un centimètre. La sortie du tunnel était toute proche mais les mineurs n'y songeaint même plus, trop occupés à se battre. Les flammes grésillantes atteignirent les bâtonnets de dynamite. La terre trembla. M. Ravenswood fut propulsé en avant par le souffle de l'explosion. Le sol se déroba sous les pieds des mineurs qui n'avaient pas péri carbonisés ou écrasés par l'explosion. Ils tombèrent dans un gouffre profond et s'empalèrent pour certains sur des stalagmites ou des rochers aux bords coupants. Tous moururent.
« Qu'est-ce qui se passe ? hurla Mélanie en se cramponnant à son fiancé. » La terre s'était mise à trembler violemment, au point de perdre pied. Un grondement sourd accompagnait le séisme qui déformait la terre et faisait écrouler les constructions. Depuis le kiosque, Mélanie et son fiancé purent contempler avec horreur la destruction qu'apportait le tremblement de terre. La boutique de l'apothicaire se lézarda de part en part, le saloon fut littéralement scindé en deux, l'église s'écroula sur elle-même, un train qui allait s'arrêter à la gare de la ville dérailla entraînant la destruction de la dite gare. Aucun bâtiment de Thunder Mesa n'en ressortit indemne, excepté le manoir Ravenswood.
M. Ravenswood était à moitié écroulé sur le sol, les pieds battant dans le vide, essayant de vainement de remonter jusqu'au tunnel. Une paire de jambes vinrent jusqu'à son visage. C'était un homme en costume, cape et chapeau noirs, avec une tête de mort à la place du visage. Il tenait une allumette grillée à la main. - Hé bien hé bien, se moqua-t-il en se penchant sur M. Ravenswood, on dirait bien que l'Oiseau Tonnerre s'est réveillé... Et il éclata d'un rire dément qui glaça le sang de M. Ravenswood. - Qui êtes-vous ? lâcha dans un souffle M. Ravenswood. L'homme à la tête de mort éclata à nouveau de ce rire dément. Il porta la main à son masque de mort. - Allons, tu ne vas pas me dire que tu ne me reconnais pas ? Il retira son masque et dévoilà son visage. D'horreur, M. Ravenswood lâcha sa prise et glissa dans le gouffre. Il fut heureusement rattrapé par l'homme à la tête de mort qui le souleva par le bras jusqu'à ce que leurs yeux se fissent face. D'où venait la force surhumaine de cet homme ? - Toi ! fulmina M. Ravenswood. Toi ! C'est toi qui est responsable de tous ça ! L'homme à la tête de mort se mit à rire une nouvelle fois. - Cela m'enchante que tu me reconnaisses après tant d'années. Sache que ton discours m'a touché. Et sache que mon souci est le tien. Aussi vais-je bâtir un avenir durable pour ta fille. Encore une fois, l'homme à la tête de mort éclata de son rire dément face à l'effroi de M. Ravenswood. - Maintenant, rejoins tes enfants. Et il lâcha M. Ravenswood qui s'écrasa sur le sol du gouffre et mourut sur le coup. Le Phantom avait tué sa première victime. Il se retourna et disparut dans les méandres de la mine dans un dernier éclat de rire.
Le tremblement de terre de 1860 avait fait un grand nombre de morts dont deux pertes déplorables : Henry Ravenswood, Martha Ravenswood. Le premier était mort avec la demi-centaine de mineurs dans l'explosion responsable du séisme. On ne retrouva jamais les corps, le tunnel où ils se trouvaient étant obstrué par un amat de rochers et de débris. Le cadavre de Martha Ravenswood avait par contre été retrouvé sous les décombres de l'église, qui ne fut d'ailleurs jamais reconstruite. Le révérend Jared Bates survécut par miracle mais l'ironie divine voulut qu'il meure en 1862. Tout Thunder Mesa était d'accord pour dire que le tremblement de terre avait été déclenché par l'explosion devant ouvrir un nouveau tunnel dans la mine. Les mineurs avaient dû imprudemment mettre trop de dynamite, chose qui fut précisée sur leur mémorial. Le cimetière de Boot Hill avait d'ailleurs subit quelques menus dommages aussi, malgré le fait qu'il se trouve sur la colline Ravenswood. Les tombes de Mary Murphy et Franck Ballard, le défunt neveu de la maintenant défunte Martha Ravenswood, s'étaient curieusement rapprochées ou la tombe de Valentin dit le Désossé qui s'était littéralement brisée en deux. Quand à Henry et Martha Ravenswood, Mélanie, devenue unique héritière, leur fit construite deux tombes en pierre qui, bien que assez sobre, réflétaient la richesse des Ravenswood. Ce fut les tombes qu'auraient souhaité M. Ravenswood, même si son corps perdu n'y reposerait jamais. Tout Thunder Mesa vint à l'enterrement du bienfaiteur de la ville. Anéanti par le chagrin, Mélanie rêva la nuit suivant l'enterrement d'avoir vu par la fenêtre de sa chambre un squelette habillé en croquemort danser sur la tombe de son père en riant comme un dément.
Dernière édition par le Dim 29 Oct 2006 - 23:52, édité 3 fois | |
| | | Steed Fantôme prisonnier du manoir
Age : 38 Nombre de messages : 1329 Localisation : Au bord de la Grande Bleue Date d'inscription : 22/12/2004
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Lun 28 Aoû 2006 - 11:25 | |
| Ah ben toi on peut dire que tu as de l'imagination, c'est un peu farfelu parfois mais pas mal du tout, comme le disait Walt Disney il faut toujours avoir de l'imagination. J'aime bien ta version pour madame léota, j'vois que l'inspiration des fans-fictions de Haunted Mansion est bonne a utiliser, t'as fait un beau mélange de l'histoire de madame Leota et de Little Leota, hihihi. Je suis également surpris que pour le collier, je retrouve la même version que ce que je pensais, le collier offert par le fiancé. Par contre au début de l'histoir tu fais un joli anachronisme car tu as huit ans d'avance. Les premiers colons, dont henry et Martha Ravenswood sont arrivés sur le futur site de ce qui allait devenir Thunder mesa en 1848, date à laquelle Henry ravenswood découvrit la première pépite au bord du fleuve. Quand à Mélanie, il est peu probable qu'elle soit née dans le manoir vu que le mariage et le drame qui devaient se produire se passent en 1860. donc si on fait le calcul, mélanie n'aurait que 12 ans lors de son mariage ce qui parait peu probable. Elle est arrivée avec ses parents et l'expédition de colons... Ah oui aussi petit détail, au USA on ne parle pas de curé, mais de pasteur Mais continue j'ai hate de lire la suite... | |
| | | CHaMo Pauvre mortel
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Lun 28 Aoû 2006 - 15:17 | |
| Merci de ta critique Steed mais je dois bien avouer que j'ai un peu réécrit le mythe selon mes envies J'aimais bien l'idée selon laquelle la vie de Mélanie est complètement rattachée au manoir, dans le fait qu'elle y naisse et qu'elle y meurt. Cela dit, tu as totalement raison sur le plan historique et il faudra que je retravaille l'histoire sur ce point, car au moment où je l'ai écrit, je ne connaissais pas les dates de la ruée vers l'or, raison pour laquelle je n'ai pas respecté les dates fourni par disney. Merci de me corriger pour "pasteur", c'est encore un truc que je ne savais pas (ah décidément ! J'vais finir par passer pour un ignare ) Quand à Mme Leota.. tu m'as pris en flagrant délit là En tout cas merci de ton post Steed. Patience, on approche du mariage... | |
| | | Steed Fantôme prisonnier du manoir
Age : 38 Nombre de messages : 1329 Localisation : Au bord de la Grande Bleue Date d'inscription : 22/12/2004
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Lun 28 Aoû 2006 - 15:49 | |
| - CHaMo a écrit:
- Cela dit, tu as totalement raison sur le plan historique et il faudra que je retravaille l'histoire sur ce point, car au moment où je l'ai écrit, je ne connaissais pas les dates de la ruée vers l'or, raison pour laquelle je n'ai pas respecté les dates fourni par disney.
Vi, faudrait que tu revoies toute ta première partie car parmi le peu d'éléments qu'on connait sur l'histoire de Thunder Mesa, on sait qu'elle a été fondée en 1848, et ça c'est OFFICIEL, hihihi - CHaMo a écrit:
- Merci de me corriger pour "pasteur", c'est encore un truc que je ne savais pas (ah décidément ! J'vais finir par passer pour un ignare )
mais nan du tout, ça arrive on ne peut pas tout connaître... - CHaMo a écrit:
- Quand à Mme Leota.. tu m'as pris en flagrant délit là
C'est pas grave on a les mêmes sites, Je le sais vu que c'est moi qui avait posté et traduit les biographies dans la rubrique Haunted Mansion/mme Leotaj'attends la suite avec impatience... | |
| | | CHaMo Pauvre mortel
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Lun 28 Aoû 2006 - 19:17 | |
| Petite modification à l'histoire : le curé du chapitre a été remplacé par le révérend Jared Bates ainsi que le passage le décrivant modifié. Je remercie Steed qui m'a souligné que curé n'est pas américain. Noter que la tombe du révérend est visible à Boot-Hill.
Le chapitre 5 est en cours de rédaction et arrivera très bientôt. | |
| | | Foolish Explorateur effrayé
Age : 42 Nombre de messages : 220 Localisation : Pas loin de Disneyland ;) Date d'inscription : 22/06/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Ven 1 Sep 2006 - 20:33 | |
| Ce n'est qu'un petit détail mais en le changeant cela prouve comment tu es impliqué: Bravo | |
| | | CHaMo Pauvre mortel
Nombre de messages : 25 Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Dim 10 Sep 2006 - 18:44 | |
| Quelle est la chose la plus horrible après la cruauté du Phantom ?
LE SADISME des PROFS cherchant à nous noyer sous la masse d'un travail que même l'enfer ne voudrait utiliser cette méthode comme torture. Par conséquent, la rédaction de Phantom Manor est reporté jusqu'au vacances d'octobre (ça sera parfait pour Halloween). | |
| | | Steed Fantôme prisonnier du manoir
Age : 38 Nombre de messages : 1329 Localisation : Au bord de la Grande Bleue Date d'inscription : 22/12/2004
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Lun 11 Sep 2006 - 17:07 | |
| Voui c'est sur... le tout est de prendre son temps pour rédigé un travail bien fait | |
| | | Sintes Fantôme prisonnier du manoir
Age : 37 Nombre de messages : 1495 Localisation : France Date d'inscription : 30/04/2006
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) Lun 11 Sep 2006 - 18:38 | |
| Nous te comprenons CHaMo mais courage, le jour viendra où tu pourras ecrire ton récit que nous attendons tous avec impatience ! | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) | |
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| | | | L'histoire de Phantom Manor (d'après un p'tit nouveau) | |
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