Une âme, un coeur pour ton bonheur.

XXXII.

Mélanie courut à perdre haleine, les poings serrés, le visage crispé par la rage. Elle courait vers la mine, celle-ci avait été exceptionnellement fermée à l’occasion de la fête.
Soudain son pied heurta un caillou, propulsée en avant Mélanie tomba visage contre terre. Le choc avait été violent, et Mélanie pensa qu’il était à l’image de la journée….
Lentement elle se mit à sangloter. Elle se retourna, s’assit par terre et laissa les larmes couler le long de ses joues maculées de poussière.

« Tout ça pour un poney » se dit-elle
« De soi-disant amis…des sots oui, des enfants. Je ne veux plus être comme eux, jamais ! »
« Mais tu es une enfant, mon ange, et la plus belle qui soit »
Une voix familière avait surgit du néant...
« Allons mon ange, ne pleure pas »
Mélanie connaissait la voix, ou plutôt elle s’en rappelait…
Un flash : sa mère qui hurle, le son de la musique, la chaleur… son père qui pleure, et maudit le ciel.
« Maman, maman, laisse-moi sortir, Papa aide-moi ! »
Et cette voix qui la rassure, qui lui dit que tout va bien, qu’elle va la faire sortir, qu’il faut tenir bon.
Cette voix du jour de sa naissance…la même qu’aujourd’hui…
« Chuuuut mon ange ! Inutile de remuer le passé dans ta jolie petite tête. Je suis là…j’ai toujours été là. »
« Je, je te connais ! » souffla Mélanie.
« Mais moi aussi je te connais mon ange, ma poupée. Je t’en prie, arrête de pleurer ».
« Ce sont des idiots, ils ne comprennent rien, je les hais. Et puis…j’ai mal à la tête » murmura la fillette.
« Je sais mon ange, je sais. Attends… »
Soudain un bruissement d’aile surgit de nulle part. A quelques centimètres de Mélanie se tenait le magnifique corbeau aux ailes noir de jais.
La fillette regarda l’oiseau, et écarquilla les yeux.
« C’est toi ? » Demanda-t-elle.
« Oui c’est moi…du moins c’est une de mes formes…Veux-tu en voir une autre ? ».
Sur ces mots, le corbeau se transforma et repris l’apparence du jeune homme.
Mélanie avait assisté à la transformation sans broncher.
Le jeune homme s’agenouilla et caressa la joue de Mélanie.
« Là, mon ange, ma beauté, ma princesse, là, sèche ces vilaines larmes. »
« Ils sont idiots » dit Mélanie.
« Plus jamais je ne les laisserai me traiter ainsi. »
Les larmes laissèrent place à la colère.
Le jeune homme pensa alors
« Quelle détermination, quelle force, à un si jeune âge ».
Après quelques instants il se mit à rire, se releva et fit virevolter Mélanie dans ses bras. Celle-ci, loin d’être effrayée ,décocha au jeune homme un large sourire.
Ils se regardaient à présent, Mélanie entortilla une boucle de cheveux du jeune homme dans ses petits doigts.
« Tu ne m’abandonneras jamais n’est-ce pas ? »souffla-t-elle.
« Jamais mon ange et plus jamais tu n’auras à supporter la bétise de tes petits camarades…Ecoute-moi attentivement, dame de mes pensées… » Le jeune homme susurra quelques mots à l’oreille de l’enfant.

Au manoir Ravenswood, Henry faisait les cents pas, regrettant d’avoir écouté sa femme.
« Bon dieu je n’aurais pas du la laisser seule… ».
« Voyons, Mélanie connaît la mine par cœur, rien ne lui arrivera » lui dit Martha.
Henry lui décocha un regard furibond.
« Qu’est-ce que tu en sais ? » rugit-il.
Martha enlaça son époux.
« Dois-je te rappeler qu’elle est ta fille Henry ? L’homme dont le courage et la détermination nous ont permis de nous tenir dans ce manoir ? Mélanie est ton portrait craché ! »
« Elle n’a que sept ans Martha… »
Pour une fois Henry semblait douter, il semblait avoir peur.
Martha jeta un coup d’œil à la fenêtre.
« La voila….Tu vois ? Elle ne pleure plus, elle sourit même. Regarde ta fille Henry Ravenswood : les larmes ont laissé place à la détermination » dit Martha.

En effet Henry fut sidéré par l’expression de sa fille, celle-ci revenait en sautillant le visage et la robe couverts de poussière, des traces de larmes sur son visage.
Mais son expression n’évoquait en rien la tristesse, au contraire, la fillette semblait joyeuse.Plus elle se rapprocha, plus Henry pensa que ce n’était pas de la joie que l’on pouvait lire sur son visage: ses yeux étincelaient d’un feu nouveau, ses lèvres entrouvertes, laissant entrevoir ses dents blanches, formaient un sourire carnassier…Oui l’attitude était la bonne, Mélanie semblait prête à tout, comme si elle venait de débuter une partie de chasse.
La fillette aperçu ses parents et leur fit un petit signe de la main, elle s’arrêta et se retourna un instant.
« Tu es toujours là ? » pensa-t-elle.
« Oui mon ange ». Répondit la voix du jeune homme.
« Nous allons leur faire payer n’est-ce pas ? »
La voix répondit :
« Oui mon ange. »
« Papa et maman ne doivent rien savoir. »
La fillette repris sa route, vers le manoir, vers ses parents.

Yahaaaa !

Lechatdu91 a écrit:

Yahaaaa !

Je suppose que c'est positif.Yaaaah toi-même.

Ca valait le soup d'attendre (ou peut-être pas ). A mon avis Henry et le corbeau vont faire un duel au sommet de BTM dans pas longtemps (je ne sais pas d'où me vient cette idée).

Maggie Simpson a écrit:

Ca valait le soup d'attendre (ou peut-être pas ). A mon avis Henry et le corbeau vont faire un duel au sommet de BTM dans pas longtemps (je ne sais pas d'où me vient cette idée).

Idée saugrenue inventée par un esprit machiavélique et démoniaque...
Nottez c'est possible à condition qu'il y ait un orage....

Je veux une suite de ton histoire !!!
Elle est trop bien !!!!!!!!!!

lelia a écrit:

Idée saugrenue inventée par un esprit machiavélique et démoniaque...

Arrête, tu me flattes. Deux chapitres par jour alors ?

CONTINUE MAGGIE !

BedelionKH a écrit:

CONTINUE MAGGIE !

euh Maggie????
Pour l'histoire de la miss à la tute, voir la suite de psychose.

Maggie Simpson a écrit:

lelia a écrit:

Idée saugrenue inventée par un esprit machiavélique et démoniaque...

Arrête, tu me flattes. Deux chapitres par jour alors ?

Je verrai ce que je peux faire mister démoniac...

XXXIII.

S’il y avait une chose dans laquelle Mélanie Ravenswood excellait, c’était dans la parfaite maîtrise de ses traits et des ses sentiments et si son père avait semblé lui reconnaître un fort sentiment d’excitation en la voyant revenir vers le manoir, il n’en vit plus trace une fois que Mélanie passa la porte. L’enfant était redevenue charmante et calme, plus aucune trace de vengeance ou de colère ne maculait son joli visage, à vrai dire, la fillette donnait l’impression que rien ne s’était passé : elle virevoltait dans la pièce, passait des bras de sa mère à ceux de son père, parlait avec enthousiasme de son poney. Les seules traces tangibles de l’incident restaient les taches poussiéreuses qui balafraient sa robe et ses joues.
Malgré le caractère enjoué de la fillette, Henry pris celle-ci dans ses bras.
« Je suis désolé pour ce regrettable accident ma toute belle. J’aurais du rester à tes côtés ».
L’enfant regardait son père avec attention.
« Ne vous inquiétez pas pour cela petit papa » répondit-elle.
Mais Henry se devait de lui dire, la vérité, il refusait de lui mentir et au plus profond de lui-même il savait que ce que Martha avait dit plus tôt s’avérait vrai…
« Même si je donnerais ma vie pour toi mon cœur, je ne peux garantir que ce genre de choses ne se reproduira pas. Si cela ne tenait qu’à moi je chasserais du monde et du ciel quiconque songerait à te faire du mal, mais…ce serait te rendre un bien mauvais service. Tu es une merveille, ma fille, tu es douce et intelligente, tu es belle, mais toutes ces qualités ne serviront à rien si tu n’as pas de griffes ! Je refuse que tu sois une enfant gâtée, flattée pour sa seule fortune. Tu dois être forte, puissante et sans peur, tu dois être fière. Pour toutes ses raisons, tu retourneras suivre la classe dès demain. »
L’enfant n’avait pas bougé, ses yeux étaient plongés dans ceux de son père, Henry ne savait comment sa fille allait réagir, n’était-elle pas trop jeune pour mériter un tel discours ? Lorsqu’il la regardait il voyait, l’intelligence, la fierté,... toutes ses qualités indispensables à une femme…puis il se rendait compte qu’il avait devant lui une fillette de sept ans.
L’inquiétude pouvait se lire dans les yeux d’Henry Ravenswood, lui, si sûr de lui, si téméraire, fondait comme neige au soleil devant sa fille.
Celle-ci lui lança un sourire, celui-ci surprit son père et lui transperça le cœur.
« Allons petit Papa, soyez sans crainte, l’incident de cet après-midi n’était qu’un jeu, une broutille qui a mal tourné. Je suis une Ravenswood et les Ravenswood n’ont peur de rien. Je me suis enfuie vers la mine car j’ai eu honte, honte de mes larmes. Mais désormais je serai forte, petit papa, désormais je ferai votre fierté. Et donc demain je rejoindrai mes camarades et les pardonnerai de leurs enfantillages. »
Henry était bouche-bée, il passa des yeux de l’enfant au regard de Martha, celle-ci souriait.
« Voila qui est bien parlé ma douce, ton père et moi sommes fiers de toi. Maintenant va te changer. » dit Martha.
En souriant la fillette monta dans sa chambre.
Lorsque Sally, la femme de chambre, voulut rejoindre la fillette afin de l’aider à passer des vêtements propres, elle du s’arrêter juste devant la porte…
A l’intérieur de la chambre, deux voix résonnaient…
« Dois-je vraiment y aller demain ? » demanda Mélanie.
« Tu ne désires pas y aller ? » S’enquit le jeune homme.
« Je voudrais avoir du temps pour réfléchir, réfléchir à la punition qui convient ».
« Fort bien mon ange, fort bien. Alors chante avec moi: Tombe la pluie, tombe, que la classe soit ensevelie. Tombe la pluie, tombe. »
Sally entendit la fillette psalmodier, les paroles.
"Non c’est impossible" pensa-t-elle. "Qui aurait pu rejoindre mademoiselle ?"
Sally pris son courage à deux mains, et dans frapper entra dans la chambre.
« Tombe, la pluie, tombe…. » Mélanie s’arrêta net.
« Un problème Sally ? » La fillette toisait sa femme de chambre.
Sally inspecta la chambre du regard.
« J’ai cru… »
« Oui ? » demanda la fillette.
Sally fit le tour de la chambre…Rien…
Se refusant à laisser libre cours à son imagination, Sally, après avoir regardé Mélanie dans les yeux, décida d’aider celle-ci à se changer, sans parler de la conversation entendue à travers la porte.
Mais un détail fit frissonner Sally : en passant ses petits bras dans la nouvelle robe, l’enfant se mit à fredonner tout bas:
« Tombe, la pluie, tombe ».

Enfin le nouveau chapitre est arrivé !!!!!
GENIALLLLLLL !!!!!!!!!!!!!

JORIS a écrit:

Enfin le nouveau chapitre est arrivé !!!!!
GENIALLLLLLL !!!!!!!!!!!!!

Merci Jojo!

Ah ! moi aussi je suis bien contente que ce nouveau chapitre soit arrivé ! J'ai beaucoup apprécié connaitre un évènement de l'enfance de Mélanie. L'on voit les faits qui peu à peu lui forgent le caractère, celui qu'elle aura une fois grande je suppose, ce qui est intéressant. Et j'aime beaucoup le fait que Melanie ne soit pas "blanche comme neige", ça lui donne de la profondeur je trouve...

bon courage pour la suite en tout cas ! (j'ai hâte).

luciole a écrit:

Ah ! moi aussi je suis bien contente que ce nouveau chapitre soit arrivé ! J'ai beaucoup apprécié connaitre un évènement de l'enfance de Mélanie. L'on voit les faits qui peu à peu lui forgent le caractère, celui qu'elle aura une fois grande je suppose, ce qui est intéressant. Et j'aime beaucoup le fait que Melanie ne soit pas "blanche comme neige", ça lui donne de la profondeur je trouve...

bon courage pour la suite en tout cas ! (j'ai hâte).

Merci de tes encouragements et de ton analyse gentille Luciole!