Les titres des trois chapitres suivants s’inspirent de Proust. Ca ne fera peut-être rire que moi.
Chapitre 16 : du côté de chez Sam
- Eh bien, Sam, nous sommes dans de beaux draps, dit Tamarian en jubilant. Mère va me tuer.
- Allons, sortez et aidez-moi. Après tout, c’est votre automobile, répondit Sam avec une moue.
Les deux hommes sortirent du véhicule et constatèrent les dégâts.
- Elle n’a rien, dit Sam calmement.
- Et moi je suis mouillé, répondit Tamarian.
- Votre mère ne va pas vous tuer, réjouissez-vous.
- Je me réjouirai quand je serai chez moi entrain de me lamenter sur le passé, rétorqua vivement Tamarian.
- Continuons notre route.
Ils entrèrent dans la voiture et repartirent vers Phantom Canyon. La pluie était toujours aussi forte. Si Sam et Tamarian avaient regardé dans les rétroviseurs lorsque la voiture redémarra, ils auraient remarqué que la bête qui avait provoqué le dérapage les suivait en courant.
- Et vous voyez bien, demande Tamarian après cinq minutes, malgré dette pluie dense ?
- Il faut croire, répondit Sam d’un ton las.
Les manières de Tamarian l’agaçait profondément. Ils passèrent devant le panneau signalant des éboulements fréquents sans le remarquer.
- Vous avez remarqué que la ligne téléphonique ne suit plus la route depuis quelques temps ?
- Non, elle suit peut-être un chemin dans les montagnes, mais je préfère rester sur le route avec cette pluie.
- C’est sûrement à cause d’un éboulement que le téléphone a coupé.
- J’espère que Marion est à l’abri quelque part, et qu’elle nous a attendu à Phantom Canyon.
- Moi aussi.
La pluie avait cessé à Thunder Mesa avec la visite de Phantom Manor par Marion.
- Ma voiture !
- Quoi, que se passe-t-il, Marion ?
- Elle a disparu !
Henry regarda à son tour par la fenêtre, le regard tendu. Très vite il se tourna vers Marion et lui dit :
- Un autre tremblement de terre l’aura fait glisser dans le lac.
- Toutes mes affaires étaient à l’intérieur !
Mais c’est surtout la perte de l’argent qui la bouleversait. Et l’explication de Henry ne la convainquait pas vraiment.
- Je vais à Phantom Canyon, dit-elle fermement. Téléphoner. Demander à Sam ou Tamarian de venir me chercher ici. S’ils ne sont pas déjà en route.
- C’est possible, je pense qu’ils viennent vous chercher.
- Je veux en être sur. Je vais à Phantom Canyon. Si vous les voyez passer, prévenez-les et attendez mon retour avec eux, d’accord.
Henry avait pris un coup au moral. Marion allait partir dans quelques heures, elle allait le laisser seul. Elle sentit qu’elle avait été un peu brusque. Elle prit la main de Henry et lui dit sur un ton presque maternel :
- Je fais le plus vite possible. Attendez-les ici s’ils viennent, s’il vous plaît, Henry.
- Oui, allez-y pendant l’accalmie.
Il la regarda partir vers Phantom Canyon depuis le premier étage.
- Tout recommence exactement comme il y a 147 ans, soupira-t-il.
- Tout à fait, Henry, répondit une voix mystérieuse derrière lui.
Henry entendit alors le bruit d’une petite pièce de métal qui heurtait le parquet.